BGZ trio - Guillaume Bellanger saxophone - Etienne Ziemniak batterie - Patrice Grente contrebasse
Thomas Le Corre - guitare solo
BGZ :
un bout de chronique de Julien Héraud d’Improv Sphere :
"Le trio BGZ nous offre une improvisation très très énergique et puissante, une performance qui doit aussi beaucoup au free jazz bien sûr. Au free jazz, mais aussi à la noise, deux catégories intégrées mais auxquelles ils échappent, formellement en tout cas. Noise car l’énergie ne s’essouffle jamais, BGZ est toujours à fond, la section rythmique ne respire pas, la tension est toujours maximale, et le saxophone est un long cri ininterrompu. Mais la référence au jazz est en même temps bien plus discrète (bien que présente comme on peut l’entendre dans les phrasés coltraniens du ténor autour de la seizième minute), elle se confond avec les influences de musiques extrêmes comme la noise, ou le punk. Cependant, il n’y a pas de place ici pour une réactivité formelle et réfléchie comme dans l’improvisation libre, tout se joue dans l’urgence, dans un cri primal et rituel, un cri qui provient du corps avant tout (...) énergie pure et musique organique, où les trois instruments se confondent dans un joyeuse orgie bancale et chaotique."
Thomas Le Corre :
Issu des maquis sonores bretilliens après une foultitude de pas de côté dans le pays d’Hennebont ou au Gabon, macéré dans la marmite de la noise des années 1990-2000 à l’instar de ses compères de l’asso KFuel, Thomas Le Corre officie depuis 1996 comme guitariste-ferrailleur au sein des vénérables piliers Møller-Plesset (https://mollerplesset.bandcamp.com), de Djudd avec le batteur Erwan Cornic (Trombe, https://trombemusic.bandcamp.com), comme bidouilleur sonore aux côtés de Misstress Bomb H (https://bruitsdefond.bandcamp.com/album/say-it-loud-im-girl-and-im-proud) dans Third Pole et dans une palanquée d’autres hybridations aussi délicieusement inavouables que fondamentalement obliques.
Influencé tout autant par le contrepoint du choro du compositeur brésilien Heitor Villa-Lobos que par Crass ou Captain Beeheart, Thomas déconstruit méticuleusement la guitare dite classique avec un art consommé de la retenue, du "It" à la Jack Jerouac et du haïku charnu, en artisan solitaire mais très peuplé à l’intérieur.
Après avoir promené ses volutes de nylon sur des dessins projetés de Nylso, son fantabulesque opus vinylique "Finished" (https://inmybed.bandcamp.com/album/imb022-finished) sorti un peu avant l’été chez In My Bed nous livre un florilège d’une douzaine de pépites, fragments d’amnésique en forme de fresques arabo-andalouses ou évocations d’aventures inouïes propres à "faire rougir un homard ou un oeuf" (Erik Satie), qui relient John Fahey à Chris Brokaw, le folk cosmique de Robbie Basho et Jack Rose aux improvisations hirsutes de Fred Frith, le pointillisme chatoyant de Sarah Louise aux fulgurances du bon docteur Eugene Chadbourne. Un disque aussi somptueux qu’insaisissable, dans le droit fil de la série Imaginational Anthems (https://tompkinssquare.bandcamp.com/album/imaginational-anthem-vols-1-3) du label Tompkins Square et autres cuvées Vin Du Select Qualitite.
« Le vent est un son très difficile à obtenir. Ça change toujours » tempêtait Don Van Vliet,. Le 24 octobre Thomas Le Corre captera ces vents qui balayent la Grève !